Expert-comptable ou avocat fiscaliste, à qui s’adresser ?
Faire appel à un expert-comptable ou à un avocat fiscaliste ? Cette question est fréquente pour les chefs d’entreprise. En réalité, ces deux professionnels sont des interlocuteurs de choix pour le dirigeant. Ils interviennent pour apporter conseil et expertise lors des étapes importantes de la gestion d’une entreprise. Rédaction de statuts ou de contrats, transmission et reprise d’activité, montages financiers… En théorie, expert-comptable et avocat fiscaliste ont tous deux des compétences juridiques et fiscales. Le principal est donc de savoir auquel s’adresser selon la problématique.
L’expert-comptable, le fiscaliste du quotidien
Pour faire la différence entre un expert-comptable et un avocat fiscaliste, voici une astuce assez caricaturale quoique plutôt efficace. L’expert-comptable s’occupe principalement des problématiques de gestion financière quotidienne quand l’avocat fiscaliste intervient sur des questions juridiques plus pointues.
L’expert-comptable peut également apporter des réponses aux questions juridiques et fiscales posées par son client dès lors qu’elles entrent dans son champs d’expertise comptable. Ainsi, il peut s’occuper d’organiser des Assemblées Générales, rédiger des procès verbaux, produire des rapports d’activités, écrire des statuts juridiques, développer des stratégies d’optimisation fiscale et d’investissements, informer sur la réglementation, anticiper et faire les déclarations concernant les taxes et impôts… En bref, il intervient pour des problématiques qui tournent autour des chiffres.
A contrario, l’avocat fiscaliste a une dominante juridique et pas comptable. Il intervient donc sur des problématiques légales plus complexes et généralement plus occasionnelles. C’est donc lui qui sera concerné en cas de contentieux, rédaction de contrats spéciaux, recherche de compromis et de dialogue en diverses parties, et notamment avec l’administration fiscale.
En tant qu’interlocuteur du quotidien, l’expert-comptable est donc souvent le contact privilégié. Notamment pour les entreprises qui n’ont pas de service juridique ou d’avocat attitré. Cette démarche est facilitée par la relation de confiance qui unit le dirigeant à son expert-comptable.
Les rôles complémentaires de l’expert-comptable et de l’avocat fiscaliste
Si les missions de l’expert-comptable et de l’avocat fiscaliste se rencontrent sur certaines tâches, elles ne sont pas confondables. Chacun de ces professionnels à sa propre expertise que l’autre ne saurait couvrir. Ainsi, l’expert-comptable a une dimension pratique sur l’incidence de la réglementation sur le traitement des chiffres au quotidien, quand l’avocat a une vision juridique pour traiter un problème en conformité avec la loi et nouer le dialogue entre les parties.
Quand les questions se complexifient, il est fréquent que le chef d’entreprise ait besoin des deux professionnels. L’expert-comptable qui sent qu’il entre en terrain inconnu aura donc tendance à adresser le chef d’entreprise a un avocat fiscaliste pour lui assurer des conseils de qualité. Par ailleurs, seul l’avocat est habilité à plaider. En ce sens, si le contentieux vient à se poursuivre, il sera dans tous les cas nécessaire. Alors autant le faire entrer dans la boucle dès le départ et s’offrir l’expertise de deux professionnels complémentaires.
En outre, l’avocat fiscaliste aura également l’opportunité d’apporter un regard extérieur, neuf. Une seconde interprétation permet parfois d’ouvrir les possibilités.
De plus en plus conscients des atouts d’une collaboration intelligente, experts-comptables et avocats fiscalistes travaillent davantage de concert. Cette coopération est bénéfique à la fois pour les professionnels et pour le client. En effet, l’expert-comptable entretient alors la relation de confiance avec le chef d’entreprise. L’avocat fiscaliste est désormais contacté à temps, ce qui permet de résoudre les conflits avant qu’ils ne s’enveniment. Pour le client, c’est donc toute la gestion de son entreprise qui s’en voit améliorée.